Au cours des derniers jours, une brèche dans le programme d'aide pour les gens qui perdent leurs revenus alors qu'ils sont en isolement a été détectée. Cette lacune a été constatée par le gouvernement fédéral au même moment. Selon Marie-Claude Bibeau, députée de Compton-Stanstead, une révision de la prestation sera faite afin de régler le tout.
« Ce n'est définitivement pas l'objectif qu'on avait », lance d'entrée de jeu la politicienne de 50 ans lors d'une entrevue téléphonique avec Estrie Plus. « On s'est aperçu en fin de semaine que les gens qui reviennent de voyage pourraient théoriquement demander la prestation s'ils perdent un revenu. »
La PCMRE avait été votée à l'unanimité en septembre à la Chambre des communes, mais cette brèche n'avait pas été pensée. Ce programme permet une aide financière de 1000 $ lors d'une quarantaine forcée d'un salarié qui doit s'isoler parce qu'il est malade, ou autres raisons liées à la COVID-19 afin de réduire la propagation du virus.
« Depuis le début de la pandémie, on met sur pied des programmes rapidement au meilleur de nos connaissances au moment où on le fait. On accepte d'y faire des modifications lorsqu'il y manque des précisions et, dans ce cas-ci, il y a un groupe qui n'était pas ciblé », ajoute la ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Le processus serait déjà en marche et les fonctionnaires regarderaient comment il est possible de régler cette brèche. Il faudra toutefois que les citoyens usent de patience puisqu'une révision d'une loi prend un certain temps. En effet, en temps normal, il s'agit d'un délai d'un an. En situation d'urgence, il est réduit, alors que deux mois peuvent être nécessaires.
Bonne foi
Le gouvernement du Canada mise sur la bonne foi des gens. Il ne pense pas que certains seraient prêts à utiliser ces failles dans le système.
« J'ose croire que la majorité des travailleurs qui ont été dans le Sud avaient prévu leur isolement. De plus, un grand nombre sont des retraités. C'est peu probable que ces gens ont voyagé pour en bénéficier », indique Mme Bibeau.
Elle réitère également que cette aide financière demeure importante pour protéger les salariés dans une situation difficile. Elle permet ainsi de sauver plusieurs familles en évitant des drames familiaux.
Fermeture des frontières?
La question des voyages non essentiels dans le Sud suscite bien des remous, entre autres depuis la diffusion d'images de fêtes dans des hôtels tout inclus où les consignes sur la distanciation et le port du masque ne sont pas toujours respectées. La fermeture des frontières demeure cependant difficile.
« Au gouvernement, on doit respecter des lois et la Charte canadienne. C'est pour cette raison qu'interdire le déplacement entre les frontières est délicat », explique la députée.
Les dirigeants peuvent toutefois tenter de contrôler la propagation par diverses manières. Tant le gouvernement fédéral que celui du provincial demandent aux citoyens d'éviter les voyages non essentiels, mais ceux-ci demeurent permis. Les voyageurs doivent absolument observer une quarantaine de 14 jours à leur retour.
De plus, voyant la popularité des gens à vouloir voyager au cours de la période des Fêtes, Ottawa a imposé une mesure le 31 décembre. Celle-ci mentionne que les vacanciers qui reviennent au pays doivent obtenir un test négatif au moins trois jours avant leur retour.